Analyse culinaire de la Cène
Grosses mises en Cène ces temps ci. Julie Rothhahn, jeune arrivante dans le design culinaire, a fait de la Cène un acte de design début avril. C’était à l’abbaye de Frontevraud qui génère toujours plein d’idées excentriques autour de la table. A la façon du 9 inch diet dont je vous ai déjà parlé, un journal américain sur l’obésité prenait il y a peu comme exemple la taille des pains et des plats de La Cène, pour conclure que les portions avaient augmenté de presque deux tiers entre l’an 1000 et l’an 2000.
Et là, voilà que le pain, le poisson, le sel, les agrumes et le vin peints par Léonard de Vinci font à leur tour réfléchir. Des aliments qui se trouvent sans l’ombre d’un doute possible dans son tableau La Cène. Quels agrumes? Pourquoi la salière en face de Judas est-elle renversée? Pourquoi le pain est-il levé, donc déjudaïsé? Ces questions et bien d’autres ont interpelé quatre chercheurs de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal, experts en théologie, en archives et en rapports entre nourriture et religion, qui se sont demandé « pourquoi Léonard de Vinci avait choisi de peindre ces aliments ».
Le thème central de l’œuvre n’est-il donc pas, justement, ce jeu de dupes, qui force le spectateur à se questionner sur la personne qui dupe et celle qui est dupée…?