Gênes : où manger?
A Gênes, vous mangerez, du pesto, des tripes, de la farinata, des anchois, de la morue, de la frisceui et encore pas mal d’autres choses. Le tout, c’est de trouver les bons endroits. En voilà quelques uns, repérés par So food So good & ses amis. Pas possible en quelques jours de faire le tour des trattoria, osteria, focacceria, caffe et autres osteria de Gênes. A Gênes, on mange à tous les coins de rue. jamais mauvais, et parfois excellents. Il faut regarder les cartes, pousser les portes et se dire que pour 12€, on aura quasiment toujours bien mangé.
Il faudra tout d’abord, dès le premier soir à Gênes, courir se mettre dans le bain avec un Corochinato. Et pour ça, un seul endroit: Bar deggli Asinelli (via di canetto il lungo). Café « roots et efficace« , m’avait prévenu mon ami Philippe Ivanez qui en connaît un morceau sur les ruelles du monde à ne pas rater. La seule adresse qui vaille un Corochinato, boisson couleur gazon, aux herbes, assez sucrée, le Genepi des Italiens, est celle d’Adriano et Marchesa! La marquise qui, dans sa vie, n’a visiblement pas bu que de l’eau, vous servira automatiquement un petit ballon de cette liqueur verte, Adriano y déposera un zeste de citron et vous saurez alors si Gênes est, ou non, fait pour vous. Asseli est l’institution du Corochinato. Un vrai distributeur ! Ce micro rade d’une ruelle maxi étroite en sert des litres à l’heure ! Dès l’ouverture, à 17h, ça ne désemplit pas, debout au bar, assis autour d’une focaccia ou dans la rue façon bar à bières. Certains en prennent même en take away…Il faut dire qu’à 1,5€ le verre, on se met en vrac pour pas cher. On pourra aussi essayer un peu plus bas, la Vineria « Paul » , encore plus roots qu’Asinelli mais moins efficace.
Asinelli - Via di Canneto Il Lungo, 77, 16123 Gênes – 17h-minuit. F dim uniquement
Le pesto à Le Rune
J’avoue … Seule, je ne me serais jamais engagée sur une déco pareille. Lumière blafarde, déco rouge et blanc, et une petite fille qui tape ses pieds sur la chaise rouge en regardant le dessin animé sur son iphone, des pâtes froides collées au bout de sa fourchette… Et pourtant, dès qu’arrive Simona, le Rune prend une autre figure. La maitresse de maison s’applique à expliquer avec ferveur toute sa carte, produit par produit, rivière par rivière, cuisson par cuisson, dans un français totalement bienvenu ! Aux fourneaux, son Alberto, tablier à fleurs et sourire aux lèvres, un Trévisois d’origine, manie poulpe et basilic comme nul autre. Trofie, corsetti et autres pâtes fraîches arrivent de l’…, à 10km de là. Il faut absolument goûter les pâtes au pesto car Alberto est un des rares chefs à faire le sien à Gênes, avec un basilic certifié. Normalement, on cale ensuite, mais la description de Simona du poulpe à la tapenade d’olives taggiasche et du filet d’espadon (demandez-le moins cuit) aux cèpes (11€) tente l’appétit. Une carte des vins à explorer avec des Barbera, Nebiolo, Langhe. Le midi, « menu fisso » à 11€ pour les plus pressés.
Le Rune – Salita Inferiore di Sant’Anna, 13, 16123 Gênes . tél : 39 010 594951
On m’a aussi recommandé l’Ostaia a Ribotta – salita San Gerolamo 2r. 16 125 Gênes – 010 251 38 28. F lun
Farinata a Genova
Enorme galette de pâte de pois chiches cuite au four, un mix entre socca niçoise et polenta, la farinata est un incontournable de Gênes. est assurément l’adresse où la découvrir. « A ne pas rater« , m’a prévenue Alessandra Pierini. Génoise débauchée par la France, l’épicière de RAP vient d’être nommée ambassadrice de la ville alors ses infos sont du lourd. N’attendez pas de grand jour ni de soleil en allant à Sà Pesta. Coincée au rez de chaussée d’une ruelle ultra sombre, la lumière ne viendra dans cette taverne à carreaux verts et blancs, que de l’assiette. On entre ici dans le saint du saint du tradi génois. Farinata & torta, toutes se cuisent au four à bois. Peu avant midi, sortent du feu d’immenses plaques rondes de ces tourtes hyper locales que l’on range en vitrine à la façon d’une pharmacie. A 13h, la vitrine est vide! La meilleure farinata de la ville est ici. Cette galette de farine de pois chiches (bien meilleure que la socca niçoise), mi fondante mi croustillante, facturée au poids, farcie de stracchino ou de gorgonzola à la demande, est une découverte locale. Les Italiens viennent à Sà Pesta pour s’en envoyer des plâtrées, copieusement arrosées de poivre. Encore un peu timides, on osera plutôt l’assiette mixte maison qui, pour 10€ (copperti – 2€ – en sus), donne un bon aperçu des qualités du farinatoman. Une fois la curiosité satisfaite, on pourra venir et revenir soirs et midis dans cette adresse prise d’assaut d’habitués (que la maison a légèrement tendance à faire passer avant les touristes), piocher dans les ripieni - légumes ou anchois farcis – les plats de poisson (à p de 13€) ou les pâtes (à p de 8€). Comme on ne peut partir de Gênes sans avoir goûter la spécialité, à défaut de temps ou d’appétit, la farinata se fait aussi en « version exportation ». Même à emporter, essayez de chopper une sortie de four – aux alentours de 12h c’est l’idéal – pour manger un morceau encore brûlant.
Sà Pesta. Via dei Giustiniani, 16/R, 16123 Gênes. Tél : 39 010 246 8336 – 5.12€
A quelques ruelles de Sà Pesta, l’Antico Forno della Casana est l’autre adresse à farinata. A ne pas confondre avec le nuevo forno qui a ironiquement ouvert juste à coté. Chaque jour, la minuscule adresse fabrique un tas de spécialités locales: agnello fritte, aubergine parmesane, fritto en tout genre (morue – arancini – panisse-anchois), lasagne aux artichauts, cannelloni, polenta et pour finir, crostada di Amaretti, strudle ou castagnaccio. Impossible de résister à la vitrine.
Antico Forno. Vico della Casana 17/R, 16123, Gênes. Tél : 039 010 251 5032. Attention, fermé entre midi et 2. 10h.14h30/ 17h30.19h30 – F lun – Sur place ou à emporter – 1,5 à 2€/kg
La ville trippante
Les tripes sont une autre spécialité de Gênes. J’étais partie pour Sà Pesta, via dei Giustiniani, et Ugo a arrêté ma route. Le mercredi, dans cette trattoria blindée de Gênois de tous âges – beaucoup de jeunes mais aussi de grandes tablées de bons vivants quadra qui rigolent et picolent aux côtés de petits couples, jeunes ou habitués – c’est tripes! Servies bouillantes dans de petits caquelons en terre, trempant dans une bonne sauce de pommes de terres, olives et tomates (alla genovese donc…), les tripes d’Ugo donnent sans doute le bon reflet de la cuisine familiale génoise.
Ugo – Via dei Giustiniani, 86r, 16123 Gênes – F lun – Tél : 39 010 246 9302
Méga trippante, la Tripperia La Casana! Car il n’est plus beaucoup d’échoppes telles qu’elle en Europe et celle-ci date de 1890! Autant vous dire que c’est du sérieux. Ici, il n’y a que des tripes. elles cuisent le matin dans de grandes bassines et cuivre et s’étalent dans la vitrine le reste de la matinée. On vous vend ensuite au poids, de la fraise, panse, bonnet, feuillet, intestin, toutes blanches que vous préparerez chez vous. A défaut de cuisine, on peut les manger sur place sur commande. Dans ce qui ressemble vraiment à une taverne, avec des bancs, des carreaux blancs, et de simples tables en bois, où l’on vient avec son pinard. Coupées très fin, juste avec du avec citron et du sel ou tripes alla verde, aux oignons, au pesto, en friture, tout à essayer. La « gastronomia pronta » est ouverte du mardi au vendredi. Une de mes adresses préférées à Gênes!
Tripperia La Casana. Vico della Casana, 16123- 8h30.12h. 16h.19h. F dim (manger sur place uniquement au mar au ven. 17.35€)
Shopping food
Il faut absolument se promener tôt le matin dans les rues vico Inferiore del Ferro et via dei Macelli di Soziglia,. Là, un tas de boutiques historiques du début 20è qui découpent tripes, volailles et morue depuis des siècles. A chaque coin de ces deux ruelles sombres, on dégote des merveilles. Cappon magro artistiques, morue dessalée du matin, machine à détecter les oeufs frais (chez Aresu Antica polleria), une vraie mine gastronomique. ici, les boucheries sont en marbre (passez chez Macelleria, Via dei Macelli di Soziglia) et les volaillers séculaires. Attention été comme hiver, Gênes reste aux horaires du sud: tout ferme entre midi et 16h…
Incontournable adresse datant de 1956 à faire en sortant du musée Galata. Dans les rues archi populaires situées derrière le port, le salumi e formaggi est une caverne d’Ali baba à prix cassés. On fait la queue jusque dans la rue pour le San Daniele ou le parmesan que Carlo coupe la meule avec précaution. Dans la file, on en profite pour échanger des conseils avec les clients, il y en a toujours pour parler français et le patron cache aussi un vocabulaire restreint, mais parfois vital, derrière sa blouse. Ici, des câpres au sel, des pignons, du gorgonzola au milieu d’un tas de fromages régionaux à faire pâlir un cheese addict, des boîtes d’anchois xxl qu’on achèterait rien que pour mettre la déco. Tous sont emballés avec application par Carlo. Venez avec votre glacière ou Carlo refusera de vous vendre son pesto pour rentrer en France. En continuant la rue jusqu’au bout vers le centre, vous arriverez chez Marescotti.
Salumeria – Via Pre 63/R, Gênes – Tél : 039 010 24 65529
Avant d’entrer chez Asinelli (parce qu’après, ce sera en rampant), passez donc un peu plus haut chez Fabio & Alessia. Cette fabrique de pâtes au plafond voûté d’ogives peintes, change ses fabrications quotidiennes : ravioli, gnocchi, tagliatelle, tutti e buoni ! Du pesto frais aussi et de magnifiques spaghetti secs fabriqués dans des moules en bronze.
Fabio & Alessia. 79 Via Canneto il Lungo. Tél : 039 010 254 17 64 7h30.13h. 16h.20h. F lun
Dans la même rue (en descendant vers Paul) une « drogheria » incroyable qui empile côte à côte produits ménagers, jolis savons et haricots secs en vrac. Un peu dans le même genre, quartier San Bernardo, la Drogheria Torrielli, le père Blaize génois, qui vend des tisanes comme du chocolat, des spaghett comme des farines intégrales, des bonbons roses, de la pâte de pistache verte, du thon et un panier entier de réglisses y compris salés. Restez et fouillez.
Drogheria Torrielli – Via di S. Bernardo, 32,16128 Gênes
Au Mercato Orientale
Un marché à rendre fou un marseillais en mal de courses au panier. Le mercato est à faire la matin. Se balader, un morceau de focaccia (la boulangerie est plutôt bien) entre risotto, grappes de tomates et pâtes fraiches.
On ira surtout pour le basilic DOP de Pera, chez Orto fruto Rela box 198.99.), Fabrizio Rela, qui possède tous les fruits et légumes des blettes aux fruits du dragon – et ne ce moment un étal de champignons dingue – n’en démord pas: il n’y a que celui-ci de valable. toute l’année. 2,5€/bouquet
Mercato Orientale – Orto fruto Rela – box 198.99. ferme entre 13h et 16h
A suivre, Gênes, coté sucre…