Moi je voulais pas trop y aller… Le café le matin, et pis!, avec les yeux dedans, mais berk!!!! Et puis j’étais là devant un très bon café, un excellent camembert et une ciabatta de folie à la farine de blés anciens tout juste sortie du four. Et surtout, j’étais devant Thierry qui m’expliquait gaiement le délice de tremper son camembert dans le café du matin, ce tout en tartinant allègrement son morceau de ciabatta à l’huile d’une bonne couche de beurre Borniambuc, puis de camembert à peine coulant, avec le sourire d’un enfant qu’on vient d’autoriser à se gaver de Nutella à midi moins 5. Du coup, j’ai essayé! Le fameux café-camembert-ciabatta de Thierry Delabre. Celui que le Clandestino se tape en douce tous les matins après une bonne nuit de boulange.
Me voilà a avec mon morceau de ciabatta beurre et camembert, essayant de tremper le moins possible pour ne pas salir mon petit noir, fermant les yeux comme avant un plongeon d’un rocher de 10m, clôturant hermétiquement le canal bouche-nez, et en apnée, portant ce camembert mouillé à ma bouche avec un grand « allez faut y aller » digne des pires de expériences extrêmes de vers de terre à la confiture de groseille. Et là, d’ouvrir de grands yeux de bonheur. Le mélange se fait, le camembert, crémeux,  adoucit soudainement le café, rendant souple ce breuvage agressif, une petite note d’amertume à la fin car le liquide ne se noie pas; le beurre, tartiné frais car « trempé dans le café c’est le coté frais qui est intéressant en bouche » arrive in fine comme une pellicule de secours gourmande. Le café-camembert-ciabatta, new it tartine?