Café villa Med: c’est terminé!
C’est toujours quand la fin approche qu’on se dépêche de rattraper le temps. Et en matière de nourriture, c’est la fin à peine avalé. Nous les critiques gastros, peut-être plus que les autres, on est donc toujours en train de courir après le temps… Et la mort annoncée des restaus n’arrange rien à nos affaires. Celle-ci tout particulièrement. Le restau de la Villa Med - café de la Méditerranée faut-il dire – ferme le 24 mars. Exit Pierre Gianetti et son équipe! Tout le monde remonte à la surface (oui, les cuisines sont à 8m de fond parce que les odeurs, ça gênait Vauzelle qui s’est fait construire son bureau à l’étage!). Terminés les gnocchi sardes, les jus concentrés et la tarte à l’orange.
Les menus du midi à 17€, les assiettes au bord de l’eau, les plats ensoleillés, la politique n’en veut plus. La Région qui a investi pas loin d’un million dans ces cuisines abandonne le navire. Dans cet édifice éminemment architectural qui n’a jamais trouvé ni fonction ni public, plus qu’aucun autre dressé, devrait accueillir une grotte...! Les 30 employés du bâtiment virent, pour peut-être « d’ici quelques années accueillir cette réplique, seul projet à notre connaissance », me dit-on sur place. Et avant que le fake Cosquer envoie des hordes de touristes au café, il va en couler un peu sous le pont de Stefano Boeri. Un des plus beau emplacement marseillais se retrouve orphelin et on se sait pas ce qu’on mangera demain. Des fois, je ne comprends vraiment pas Marseille. Elle a l’art de gâcher ce qu’elle a de meilleur. « La ville résiste par sa force de paysage aux assauts de la spéculation immobilière« , me rappelait Ricciotti, architecte du Mucem qui fait face à la Villa Mediterranée. A l’entendre, tout n’est pas perdu : « entre castagne solaire et vent qui rend fou, l’éveil est permanent« . D’ailleurs, on retrouvera très certainement en ville notre Pierre Gianetti, sous une autre forme urbaine, après une escapade à la campagne.