Ramdamdam pour tous
C’est parti depuis lundi : en ces jours les plus longs de l’année, ramadan obligatoire! Marseille s’assagit, les plages se vident, Noailles ferme, les humeurs se tendent, les écoles se vident. Au collège de ma fille, des enfants ne viennent plus depuis le début de la semaine. On les comprend: poireauter sous le cagnard entre midi et deux alors que les copains vont s’enfiler steak, frites et glaces, s’interdire d’un verre d’eau après la partie de foot, ne pas s’endormir pendant le cours alors qu’on s’est réveillé à 4h du mat. Mais après tout, il y en a pour qui ça fait partie de la vie. D’autres par contre, ont un peu perdu de vue l’enjeu. Ma fille m’annonce vouloir faire le ramadan, qu’elle a baptisé « le ramdamdam« . Juste parce que c’est « rigolo, t’inquiète« , pour voir, pour faire comme les copines. La sienne, Lorette qui est à des kilomètres de l’Islam, s’y est mise d’ailleurs elle aussi, parait-il. « Si elle tient, elle aura un paquet de bonbons« , lui ont promis ses potes. Et je ne crois pas que ses parents la privent à ce point de sucrerie. Suivre le ramadan cette année, est-ce la mode? Ramadan, Adidas, même combat. Nous on voulait des sacs US, eux ils veulent faire le ramadan. J’ai quand même expliqué à ma blonde que ça n’était pas un jeu, qu’il allait falloir mettre son réveil à 4h pour petit déjeuner avant l’aube, continuer le jogging sans boire, se priver de cantine. Sa meilleure amie Tayeba, de confession mixte, qui a l’an dernier en 6è tenu un demi ramadan, a d’ailleurs loupé son premier réveil. Du coup, elle hésite pour 2016. Lilou ne s’est bien sûr jamais levée avant le soleil. Quand elle a réclamé son petit déjeuner, je lui ai dit que c’était trop tard. La privation avait commencé depuis plusieurs heures. Elle a bu son jus et trouvé ça beaucoup moins « cool » le ramdamdam.