Mais non Georgi, on ne l’a pas perdu de vue lui. Tous les jours, je regarde la table de Xavier Zapata par ma fenêtre. Les petites tables de l’ex chef des « Pieds dans le Plat » au Cours Julien a discrètement déménagé il y a quelques mois. Il s’est rapproché de la mer et nargue désormais Gérard Passédat dans l’un des plus beau spots de restau qu’il soit à Marseille : le Café des Méditerranées. Devant le Mucem, ce bistrot est planqué au pied de la Villa Méditerranée, cette étrange L inversé qui s’est planté dans un bassin devant le Mucem. le bistrot est au ras de l’eau. Couché sur la table, on pourrait croire surfer sur la houle. La Houle, à vrai dire, est plutôt en cuisine. Les fourneaux sont sous l’eau, le bar à fleur de peau. L’équipe joue au passe plat humain tout le service. Il faut monter descendre sans cesse, parce que quelqu’un n’a pas imaginé lors de la construction ce que pouvait être le métier de cuisinier ou de serveur. C’est con! Alors on attend patiemment que la serveuse fasse ses cent pas en observant la passerelle Riciotti. Y’a pire…Arrive la carte: plein de tapas en entrées (6.8€), de gros plats au milieu (11.18€), quelques desserts maison à la fin. Opter pour un panel de petits plats plutôt qu’un seul grand, c’est s’assurer une vision assez large du travail du chef. Artichauds, fenouil, parmesan … Un classique du sud. RAS.  Couteaux gratinés au beurre de sauge et parmesan, pas mal mais beaucoup de gratinage, peu de gout de coquillage. Mousseline de pommes grenaille, chorizo, amandes, champignons marinés et oeuf poché. C’est bon, genre purée au siphon et oeuf coulant. Et enfin, lait d’amande iodé aux oeufs de sar, crostini à l’andouille calabraise, petits pois crus. Et là ça se corse vraiment! L’idée de plats bizarres m’attire toujours sauf que là c’est salé, c’est fort, c’est iodé, c’est salé, c’est fort, etc… L’andouille passée à la poêle a rendu ce qu’elle avait de plus puissant, les oeufs de sar s’avèrent aussi robustes (presque acres) que ceux de harengs, on a perdu les petits pois du coup trop doux. On est dans l’ultra limite. « C’est comme ça que je l’aime ce plat« , s’explique Xavier assumant, respect!, ses choix. Sauf que quand on le titille, il confie ses essais répétés, et finalement, oui, peut-être, pas forcément le meilleur choix que de griller cette andouille. Alors on ne peut pas s’empêcher de penser à la parodie Marsterchef du Palmashow. « Moi j’aime quand c’est fade, quand c’est de la merde, j’aime quand c’est cru, j’aime quand c’est congelé, brûlé, périmé« . Ok chef (qui m’a offert le plat). Nous on aimera sans doute à revenir, voir si le café des Méditerranées s’est calé.