Denny Imbroisi c’est le rital du moment à suivre. En attendant que Giovanni Passerini finisse de se marier et ouvre son nouveau lieu (c’est signé! Dans le 11è), que Fabrizio Ferrara se remette en cuisine, quelque part…. allons chez Denny. Dans un tout autre genre que ses collègues de la botte, Imbroisi s’est trouvé son style bien à lui: la « bistrottoria ». Ida est un joli mix entre trattoria calabraise et bistrot parisien qui mêle habilement les codes contemporains citadins à sa tradition familiale italienne. Le beau gosse à l’accent rital qui faisait craquer les fans de Top chef en 2012 est dans ses murs depuis un mois. Une belle adresse stratégique, nichée entre 7è, 14è et 15è. Ida invente ici un style chic et tradi, frenchy Italie…Le midi, propositions peu nombreuses mais de choix. La foccaccia arrive toute chaude et très haute au milieu de l’entrée. Les pâtes ne sont pas des primi piatti mais de vrais plats en soit (on peut les demander en mi portions). Les carbo ne sont pas des carbo mais des carbo gastro : une recette ultra élaborée avec plein d’étapes garnie in fine de chapelure et d’un jaune passé sous la salamandre (attention, j’ai la recette!). Le soir, la cuisine les fait toutes maisons. A force d’entendre Genin demander des pâtes, Denny Imbroisi lui a concocté un menu en 7 plats que de pasta (89€) ! Jusqu’au dessert : une bolognaise sucrée à base de pâtes cuites dans le lait comme un riz au lait, et dans un jus de cassis mûres framboises, avec un chocolat blanc râpé comme du parmesan. Ainsi que des lasagnes à la praline et cacao. Dans les recherches Imbroisi, comptez aussi sur ce risotto no glu au curcumin…

Le midi, l’Italie bistroterie de Denny ressemble à ces ravioles ouvertes au caviar d’aubergine, tempura de fenouil et courgette et sauce sésame. On y trouve un peu de toutes les cultures, celle notamment de Ducasse, Ledeuil ou Colagreco chez qui le chef est passé. Les plats sont sans frontière, mais toujours avec accent, à l’instar de cette purée de maïs glissée sous un thon mi cuit assaisonné au jus de cassis réglisse. On succombe au Capucc’Ida mais par les chaleurs ambiantes, je suggère un partage collectif sous peine de rester scotché à la banquette: à l’image de l’Italie, c’est bon et un peu excessif! Les produits sont chiadés et les prix pas délirants. Y compris côté vins qui là aussi favorisent la rencontre franco italienne, où la Bourgogne des Bret Brothers (39€) et les Côtes du Rhône de Villard (48€) narguent Toscane, Sicile et Alba.