Nutella, Savora et caetera
J’ai pas mal de convictions alimentaires mais certaines arrivent à passer outre ma politique du bien manger. Arguant de mon statut maternel, trois « saloperies » franchissent ainsi sans trop de scrupules la barrière de ma cuisine : le Nutella, la Savora, le Ketchup. Pour n’y laisser qu’un semblant de mauvaise conscience, je me fais fort de ne choisir que ces pots vintage en verre qui me rapportent immanquablement à mes souvenirs d’enfance. Je me suis cette fois réfugiée derrière Anne Sophie Pic pour glisser ce pot jaune curry dans mon placard à moutardes – vide au demeurant, ayant d’autres plaisirs pour me faire monter le nez. Et oui, la Pic’s touch c’est de la Savora dans la quiche lorraine ! Et avant la quiche, le steak haché! L’equation est en effet pour moi évidente : steak = « saloperies » – frites comprises, Nutella exclu – surtout depuis que je suis devenue, je vous le rappelle, burger… Mais il y avait bien années que je n’avais glissé dans mon panier cet OVNI du rayon condiments.
Je n’avais d’ailleurs jamais perçu l’ aspect gélatineux quelque peu hostile de la Savora. Comme un enfant rivé au petit dej sur le paquet corn flakes, j’ai donc avalé mon beef le nez collé sur l’étiquette. 1 : provenance. UNILEVER ???? Diable ! 2 : ingrédients. Pas de gélatine en vue mais vinaigre, farine, miel… Ce qui explique que la Savora ne soit pas une moutarde mais un «condiment aux épices et aux aromates« . 3 : E. Du 224 ….Disulfite de potassium me dit internet, autrement dit du sel de potassium qui sert de conservateur. 4 : %. 0,8g de sucre et 15kcal /cuillère…Bon, rien de terrible à priori. Allez passe les Kellogg’s ma fille, j’ te file la Savora, c’est pas trop mauvais pour toi. Et envoie le Heinz que je refasse le protocole.