Pari(s) street food
La mairie de Paris découvre la street food! Comme c’est chouette et porteur d’animation, Anne Hidalgo veut ouvrir la capitale à cette « nouvelle forme de restauration ». Les food trucks bénéficient d’une quarantaine de nouveaux emplacements pour une expérimentation street food sur un an. Démarrage au 1er juillet. L’appel à projets se termine le 18 mai. Vous pourrez lire mon papier dans les Inrocks cette semaine. En complément, l’ITW d’Olivia Polski, adjointe à la mairie au commerce et à l’artisanat.
Qu’est-ce qui vous pousse à débrider la législation sur les food trucks?
La cuisine de rue doit être encouragée car elle contribue à l’animation de la Ville et à l’évolution des rythmes de vie. C’est à la fois une curiosité de la part des consommateurs et un véritable engouement pour les cuisines du monde. Nous voulons encourager l’innovation et trouver une place pour cette nouvelle forme de restauration. C’est une gastronomie innovante et accessible.
Qu’est ce qui motive cette avancée maintenant ?
On a fait un raté économique et Paris est en retard. Aujourd’hui, les interlocuteurs sont de plus en plus structurés, fiables. Il y a une maturité plus grande du secteur et une vraie démarche de qualité. On a mené avec eux des concertations qui ont montré que la cuisine de rue devait être encouragée car elle contribue à l’animation de la Ville et à l’évolution des rythmes de vie. Et l’on voit aussi beaucoup de passerelles innovantes avec la restauration : des restaurateurs ayant un restaurant dans Paris qui ont un camion et des food truckers qui veulent avoir leur restau en dur. (ndlr : la Cantine California cherche déjà un nouveau spot pour une 2è cantine fixe)
Comment ces nouveaux lieux ont-ils été choisis ?
Au regard de leur fréquentation et de l’offre de restauration déjà existante. Ce sont des lieux qui ne font pas concurrence aux restaus en dur et qui sont sur des endroits de passage.
Quels projets privilégiez-vous ?
Les sacs et couverts biodégradables, le maintient de la propreté sur le site, l’aspect esthétique font partie des critères. Mais aussi les circuits courts car nous avons une vraie préoccupation environnementale. Et ça n’est pas pas bobo que de vouloir privilégier des trajets de consommation locale, l’idée de tracabilité ou la confiance pour le consommateur. Bien sûr, tout le monde ne pourra pas être en circuit court ou en bio mais cela fera partie des critères positifs qu’on a envie de vouloir se développer sur le territoire parisien. Le bio reste un gage de qualité.
Comment sont choisis les projets
C’est la mairie de Paris et les mairies d’arrondissements qui choisiront les projets. Du point de vue esthétique, il n’y aura pas de « norme Mairie de Paris ». Il ne s’agit pas de brider la créativité de chaque foodtruck. Mais ils doivent être dans le respect d’une identité et ne pas défigurer l’espace public. Ces choix restent effectivement assez subjectifs. Fo que ca soit accepté par riverains. ID : Un camion pizza pourra répondre
Comment ça va fonctionner ?
Ces emplacements seront occupés, alternativement, par plusieurs camions dans la semaine, sur les temps du déjeuner ou en soirée de 11h à15h puis de 18 à 22H. Ils paieront une redevance de : 8% du chiffre d’affaires avec un minimum de 70 à 135 € par plage de d’occupation, en fonction de la catégorie de commercialité
Alors que la politique de la ville est plutôt à calmer le jeu nocturne sur l’espace public, vous changez votre fusil d’épaule ?
Les bars qui ferment ça n’est pas nous ! La politique de la ville, c’est plutôt de trouver des usages qui permettent de cohabiter. Ne pas être dans la nuisance, c’est toute la difficulté d’y arriver.
Fermeture 22h, ca veut dire qu’on ne peut plus manger après 22h sur le trottoir à Paris ?
Cette heure, c’est la profession qui l’a demandée. Au delà, ça ne les intéresse plus. Il faut aussi que ces créneaux soient tenus par les camionneurs. On verra à l’usage s’il faut en ouvrir de nouveaux ; on n’est pas fermés.