Vous avez connu le Clandestino? Ne ratez pas le Clandé : même lieu, même adresse, même chef. Il n’y a que la déco qui a un petit peu changé et l’officialisation du lieu. La vitrine est désormais ouverte sur ce couloir de poche couvert de contreplaqué (les toilettes, une vraie réussite!!!) et lampions 50′s à la Unico. Evidemment, c’est le même chef déco proprio, pote de Mauro Colagreco, argentin d’origine… Un peu frais pour l’hiver, mais tout le reste est là pour réchauffer. A commencer par la serveuse toute simple et tout sourire. A continuer par le menu qui n’est que tentations parmi des choix restreints : chinchard cru, soupe de potimarron, oeuf poché puis daurade rose dite ici, beryx, ou cochon kintoa et enfin glace au thym ou soupe mandarine. Un peu comme si Masayuki Shibuya n’avait pas capté qu’on était en plein hiver. Le chef japonais a-t-il trop fréquenté le sud – le Mirazur de Colagreco puis la Gazetta avant la Bigarrade? Ou bien est-il trop reclus tout au fond au chaud de ses fourneaux pour voir tomber la neige? Masayuki vient d’avoir un bébé; il est dans la vie, le futur, les beaux jours. Aux premières bouchées, on lui passe ce menu un peu anachronique pour le remercie in fine de nous envoyer déjà au printemps voire à l’été. Assiettes pleines de vie, assaisonnements pertinents, découpes nippones, le chinchard cru est un pur plaisir. Le cochon contente un peu plus notre besoin de confort food hivernal. Mais ça reste élégant et vert (joli choix de choux), réhaussé d’une petite sauce aux graines de moutardes laquée. Les desserts passent tout seuls – un peu trop même et la glace ne fera rien pour réchauffer les corps, les âmes un peu plus. En regard du petit menu au déjeuner (26€ pour une qualité et créativité extra), la carte des vins assaisonne pas mal. Restez volontiers dans les petits prix qui sont de grosses assurances pour le palais; comme cette découverte du Clos des fées : un Modeste qui n’en a que le nom.