A la recherche de l’ultra steak
Hier, je cherchais l’ultra sex, ce soir, c’est l’ultra steak! Tandis que je présentais des moules, Steak (r)evolution est sorti en salle. Et comme Paris se lance dans sa révolution viandarde (Beast, Ancienne Maison Gradelle et Flesh), il est bon de s’instruire avant de se nourrir. Pas seulement parce qu’au bout de 2h de Steak (r)evolution, on devient un dandy carnivore – celui qui achète sa viande comme une cravate: en la choisissant pour les circonstances – mais surtout parce que ces 140 mn se décarcassent sur la filière bovine. Franck Ribière, guidé par Yves-Marie Le Bourdonnec à la rencontre des YMLB du monde entier, consacre tout un film aux meilleurs éleveurs du monde, à la recherche du meilleur steak. Angus aux USA, asado argentin, highland écossais, wagyu japonais, de grill en BBQ, on finit par comprendre les spécificités propres à chaque production. Et surtout comment chaque pays a adapté son élevage à sa consommation. Parce que le Japon n’a besoin que de morceaux très fins, mais très gouteux, car la viande ne fait dans ce pays qu’accompagner légumes et riz. Parce que qu’aux Etats-Unis où le grill est roi, pas question de viande maigre. Le syndrome de Beast dont je vous parlais en début de semaine …Mais « en fait de viande tendre et gouteuse, une viande molle et grasse », conclut le film. Ainsi donc, de pays en pays, se dessine la carte des tables.
Film militant, Steak (r)evolution prône le moins mais le mieux. « Qu’on l’aime ou non, le futur est dans la viande élevée 100% à l’herbe. C’est l’unique de moyen de continuer à manger de la viande« . On fait un voyage chez les amoureux de Marguerite, séquencé par pays,. Des fous de boîtes à meuh qui ne laissent pas un poil au hasard. Un espagnol qui élève des morceaux de bestiaux pendant 16 ans. Un Dario Cecchini, maestro toscan du bûcher qui vous cuit un train de côtes façon Dario Fo . Un Tom Nelson qui trouve les Long Horn sexy. Les boucheries Fleisher’s Pasture-Raised qui vendent ses steaks comme des objets rares à Brooklyn. Ou encore, le couple Konishi éleveurs de boeufs de Matsusaka installés dans une ferme créée à l’ère Meiji qui spray ses vaches au sake! On apprend au passage que la vague de wagyu dans le monde est née d’un vol de sperme japonais dans un labo suédois. Ces portraits de cow boys attendrissants et épicuriens font oublier un montage bancal, des images floues et un titre qui ne colle pas vraiment aux différentes problématiques posées finalement par le film.