Les Cinque Terre côté vins
« Un paysage , un vin », disent les Cinque Terre. Ici les vins sont comme les maisons: perchés. Ces 5 villages gravitant de la mer à la colline sont cernés par les vignes. Des kilomètres de raisins accrochés à flanc de coteaux au milieu des oliviers. Cela fait des siècles que la Ligurie a investi d’étroites terrasses à plusieurs centaines de mètres au dessus de la cote. La Côte Rôtie à coté c’est rien! Ici, les vignerons montent sur un monorail sinueux pour récolter Bosco, Albarola ou Vermentino (à la mi septembre) autochtones. C’est donc la moindre des choses que de boire ce blanc produit sur 150 ha escarpés classés par l’Unesco patrimoine mondial de l’Humanité! Le prix de ces blancs secs, pour certains un peu acides, est certes un peu démesuré en soi, comme le paysage. Mais quand on voit les conditions de production, on se dit qu’il faut boire encore plus pour soutenir la production locale. La production reste minimaliste : quelques milliers de bouteilles tout au plus, produits, pour l’essentiel, en DOC existant depuis 1973. C’est essentiellement du blanc, qui sied à merveille à ce pays d’anchois, de poissons et de soleil.
Une famille s’arrache la vedette de la bouteille : les Capellini qui sont aux Cinq terre ce que les Lapalus sont à la Bourgogne. Attention, pas d’erreur. J’ai largement préféré le Luciano Capellini de l’Azienda Agricola de Volastra. Ses 7300 bouteilles de Cinqueterre sont toutes numérotées. Sa cave est à Volastra et fait gouter avec des tapas, son blanc sec mais parfumé, de 19h à 22h. Comme il n’y a souvent personne, il suffit de sonner à un des 5 boutons Capellini pour que l’on vous ouvre la cave. Quand il s’agit de vendre, les Italiens répondent toujours présents. Capellini produit aussi le fameux Sciacchetra des Cinq Terre, la fierté locale qui néanmoins n’arrive pas à la cheville des bonnes grappa. Un liquoreux très fruité, pas si sucré, extrait de raisins passerillés dans lequel on trempe ses cantucci. A boire au moins une fois, pour le folklore.
Autre belle découverte: le non filtré de Bonanni Samuele-Heydi. Assez brut, un trouble couleur agrume, une fin citronnée, il se vend (15€) à l’Azienda agricola possa de Riomaggiore, que je n’ai jamais trouvée (fermée le mardi)…Ne comptez pas sur les locaux pour vous renseigner. Chez ces montagnards, c’est chacun sa paroisse! A défaut d’aller directement chez le vigneron, on trouve le Vendemmia 2013 dans l’Alimentara de Manarola, juste à la sortie de la gare et dans la belle épicerie du bas du village de Riomaggiore où se trouve l’Azienda.