« Les 50 Best, ça n’est pas un vote rationnel ! »
A quelques heures des 50 Best, c’est la grande muette sur Londres. Depuis une fuite espagnole l’an dernier, c’est l’omerta sur le prix qui nomme les 50 meilleurs restaus du monde… Aucun indice de qui sera le Best Big Big Mac du monde 2014 n’a fuité. La team San Pellegrino, partenaire officiel, est muette comme une carpe. Pour San Pe qui investit 1M€, les 50 Best c’est un moyen de dénicher les nouveaux talents et de s’associer aux meilleurs d’aujourd’hui. Et comme en France on est toujours un peu jaloux de ce qui n’est pas bleu blanc rouge, surtout en matière de gastronomie, on s’évertue à critiquer ce 1er prix planétaire. Pourtant, entrer dans les 50 Best, c’est toucher le Graal. Inaki et son Chateaubriand (18è en 2013 à 2 places de Passard) le confirme. Et à en croire Bertrand Grébaut, 49è l’an dernier, « les 50 Best, ca vous remplit un restaurant »! On voudrait croire que le déficit d’information sur ce prix donné à l’instinct de gastronomes explique les critiques. Mais je crains qu’on n’aime surtout pas en France les prix attribués par des types un peu rock & roll, en costumes à carreaux et chaussettes fluo, financés par une eau qui pique et qui récompensent une cuisine toute jeunette. Voilà donc un bon éclairage pour mieux comprendre comment Adria, puis Redzepi puis Roca sont devenus les n°1 mondiaux de la gastronomie. Comme toute critique, les 50 Best sont subjectifs.
ITW exclusive de Londres de Clément Vachon, responsable des relations internationales chez San Pellegrino.
Les 50 Best, qu’est ce que c’est ?
C’est un prix, un award, les oscars de la gastronomie en quelque sorte. Il a été crée il y a 11 ans par le magazine anglais Restaurant dont le directeur avait eu l’idée de demander à 10 des ses amis, leurs meilleures adresses dans le monde.
Comment fonctionnent les 50 Best?
La planète a été divisée en 30 régions (la France compte pour une, les USA pour 3, l’Asie divisée en est-ouest, etc.). Pour chacune, une académie dirigée par un leader (en France, Andrea Petrini) recrute une chaire de 30 personnes (souvent des journalistes, des épicuriens, des voyageurs, des chefs, des gens qui aiment la bouffe). Chacun vote, par internet, 7 fois: pour 3 restaus dans son pays et 4 à l’étranger. Le vote est donc un système de ranking mathématique par nombre de votes. Il est contrôlé par notaire, qui est le seul à détenir, à cette heure, le résultat final.
Aujourd’hui, la gastronomie c’est de la passion, pas des verre en cristal
Quels sont les critères ?
Il n’y a aucune règle, c’est ça qui est génial. On peut choisir un très grand gastro new-yorkais, aussi bien qu’une cabane du fin fond du grand nord où j’ai mangé du cerf et vécu une expérience incroyable. Le critère c’est l’endroit où je suis bien. Mais aujourd’hui, la gastronomie, ça n’est n’est plus la nappe de Bruges, la coutellerie en argent, le verre en cristal. Tout ça c’est un peu Michelin. Aujourd’hui, ce qu’on retient, c’est de la passion…
Mais vous décidez quand même de qui est le n°1 MONDIAL !
Est-ce vraiment le n°1 ? C’est juste le plus voté. C’est un ranking mathématique. Le n°2 peut être aussi bon que le 1. Ca n’est pas une valeur absolue et rationnelle .
1M€ pour les 50 Best
Pourquoi San Pe s’intéresse-t-il aux 50 Best ?
Les 50 Best, c’est notre plus gros investissement : 1M€* ! Nous sommes le principal partenaire depuis 8 ans. Marque n°1 en gastronomie mondiale grâce aux restaurants. S’associer aux 50 Best, c’était donc une manière de leur dire merci, un gift back ! Et puis beaucoup de prix sont locaux mais aucun n’est planétaire. Là on couvre 136 pays, c’est une reconnaissance globale !
La France semble assez anti 50 Best. Pourquoi ?
Nous savons tous que le début de l’ histoire gastronomique contemporaine est né en France. Mais d’autres pays ont suivi (les Scandinave, l’Espagne, l’Italie, etc) et se sont développés!
* un 50 Best Asia existe depuis 2 ans, couvrant 28 pays et un 50 Best pays latins (18 pays, du Chili au Mexique). Un 50 best Afrique est à l’étude.