Le free-style Candide Thovex skie sur une dune de sable en plein désert, les Chinois prennent des bains de mer à des kilomètres de l’océan sous une cloche de béton, le steak sort désormais non pas de la côte du bœuf mais de caissettes ensemencées sous lampes artificielles, au petit déjeuner, les Hollandais préparent des œufs au bacon d’algues de mer, les Suisses préfèrent au Boursault, le Rousseau, un « affiné à base de noix de cajou»… Et 30% des français restent plantés devant le rayon laits végétaux persuadés de trouver là du lait animal. Malgré la précaution d’implanter ces briques au quinoa, noisette ou avoine loin des linéaires du lait de vache, que se passe-t-il alors dans ces esprits veggymentaires ? Imaginent-ils un troupeau de Charolaises broutant dans les rizières de Thaïlande ? Pensent-ils qu’à chaque printemps, on tend à Marguerite une à une toutes les fleurs d’un amandier ? Et qu’en hiver, qu’on la nourrit à l’étable de foin de soja ? Ont-ils imaginé que des mères gavées de petits financiers peuvent aussi allaiter leur bébé au lait d’amandes ? Entrevoient-ils un champ de vaches violettes quand ils ouvrent une tablette de chocolat au lait ?
Alors plutôt qu’au supermarché, faisons nos courses dans les musées. En 1928, déjà !, Magritte nous interpellait avec son tableau peint d’une pipe sous titré « ceci n’est pas une pipe ». Un siècle plus tard, alors que l’image est plus puissante que la vérité, il ne faut plus avoir peur de rétablir quelques réalités. #balancertonporc : le lait de coco n’est pas un lait tiré d’un pis de vache élevée sous les cocotiers. Mais une substance issue d’une noix de coco, sans vitamine, comportant 100 fois moins de calcium mais dix fois plus de gras que celle tirée d’une bête élevée à l’herbe qui fait meuh.
Et si le consommateur pense avoir la conscience sanitaire sereine avec ses cabas remplis de briques de « mèmes », sachez qu’il devrait l’avoir bien moins tranquille : la Cour de Justice de l’Union européenne a rappelé en juin 2017 que les dénominations « lait » et « produits laitiers » sont exclusivement réservées aux produits d’origine animale. « Le lait est le seul aliment des bébés pendant les premiers mois de leur vie« , rappelle le CNIEL, ensuite on parlera de « boisson ou préparation ». Exit le yaourt végétal et autre fromage végétal. Bonjour, Nombre devraient commencer à s’inquiéter de la loi Macron à venir sur les fake news. Exclues de toute punition, parce que dans un paradis fiscal et végétal, des enseignes comme la Crèmerie Vegane qui cogite  sur une raclette ou autre « fromage type comté » sans lait. « Et si on changeait de crèmerie », prône la fromagerie veggy. Et si on changeait de connerie? plutôt ?