Le poulpe façon façon
Il y a des centaines de façons de faire le poulpe. Moi par exemple, j’ai choisi, en compagnie de Philippe Ivanez, de faire du poulpe un festival. Au Marseille Octopus Worldwide, chacun – cuisiniers, scientifiques, graphistes, artistes – viendra raconter son poulpe. J’ai aussi fait du poulpe un personnage instagrammable: un MoW qui va au stade, se promène en ville, se balade au Mucem, monte à la Bonne Mère. Reste ma dernière façon, celle de tourner la tête quand mon pêcheur lui vide la tête et me le rend dans un sac en plastique encore tout bougeant. Alors je le fourre vite dans mon congèl, comme me l’a conseillé mon pêcheur, en pensant à la daube qui bientôt suivra. Emmanuel Perrodin, chef marseillais, qui glisse sa sensualité jusqu’à 20 000 lieues sous les mers, le masse, 40 mn pas moins… Jean-Pierre Montanay dans son Poulpe, nous livrait lui quelques 80 façons différentes de le cuisiner. Les éditions de l’Epure, elles, fidèles à leur modèle, en ont choisi dix. Dix façons de préparer le poulpe par dix chefs différents. Chefs d’affinité particulière - trois chefs du sud, dont deux marseillais – avec la communicante Anne Etorre, ces cuisiniers le décline au chorizo (Thomas Brachet), en mayo (Jean-Michel Carrette) ou en salade au combawa (Pierre Siewe). Coté Marseille, preuve que la béninoise est désormais bel et bien devenue marseillaise, Georgiana Viou nous le propose façon plat national: en pizza, sans massage ni coup de poing. Emmanuel Perrodin, après 40 mn de massage de la bête, la marie au foie gras. Quant à Nadia Sammut, fidèle à ses origines méditerranéennes, le mange sans gluten, avec un houmous. A vous maintenant : ça sort aujourd’hui!
le poulpe, 10 façons de la préparer. Anne Etorre. Ed de l’Epure. 8€