Les vertus de Virtus
Elle est Japonaise, il est Argentin, elle est toute discrète et frêle , il est costaud et carré, tous deux sont « vertu, force morale, force d’âme, perfection, qualité, mérite; valeur, vaillance, courage, force puissance, pouvoir, énergie, vigueur« . Chiho Kanzaki et Marcelo di Giacomo sont Virtus. Ils se sont rencontrés chez Mauro Colagreco, elle comme seconde, lui au chaud puis au dessert. Les voilà désormais à paris sous le même toit. Chacun son poste. Il a gardé le sucré, Chihiro la création salée. A tour de rôle, on les voit en salle apporter chacun à sa manière de très jolis dressages autour d’ingrédients qu’il n’est pas si fréquent de rencontrer dans les restaus de cette catégorie: manioc, mulet noir, mate. Du coup, Virtus se permet un tout petit prix réjouissant au déjeuner: plat du jour + 2 fromages affinés à 19€. Sinon, une carte volatile et un menu dégust, aussi bien le midi que le soir, de suggestions très travaillées à 2 entrées, 2plats , 2 desserts à 60€. On y trouve une belle soupe aux chips de manioc, un ceviche mulet clémentines bien assaisonné, un magnifique canard de Challans sauce orange à la cuisson saignante, et enfin, parmi les deux sucrés, un magnifique dessert architectural autour du chocolat. C’est une cuisine mi classique mi métissée, puissante et raffinée, exécutée par deux opposés qui ont trouvé leur équilibre. Après Petter Nilsson et Simone Tondo, cette ex Gazzetta qui a vu tourner pas mal de fortes signatures, repart, dans sa déco confortable et presque identique, avec un couple qui a beaucoup de choses à dire.