Alsace : un eldorado à prix ras les pâquerettes
51 terroirs d’exception, 17 Grands Crus, quatre cépages (Muscat, Riesling, Pinot Gris et Gewurztraminer; le classement du pinot noir est en cours à l’INAO), l’appellation fondée en 1975 court sur de micros parcelles disséminées de domaines à dimensions familiales au milieu des pentes impressionnantes et des clochers d’églises. Les Grands Crus, « c’est un peu notre ADN« , résume Gilles Neusch, directeur du Conseil Interprofessionnel des Vins d’Alsace (CIVA). « On a un terroir merveilleux », s’ennorgueullit Fredéric Schmitt, « je connais peu de terroirs avec une telle diversité, beaucoup de viticulteurs alsaciens n’en sont pas conscients ». « Un terroir qui rassemble l’ensemble des terroirs du monde le splus porpice sç la vigne » 90 ha au total qui concentrent un petit 5% de la production viticole sont dédiés aux Grands Crus, dans de strictes règles de production : rendement limité (pas plus de 55hl/ha, règles de conduite de vigne, délimitation géographique précise), etc. Ce sont aussi « les vins les plus complexes du monde », avoue-t-on aussi modestement chez Zind Humbrecht, « on n’est pas dans la standardisation »…
Se sachant plutôt confus sur leur typicité, les vignerons commencent à poser sur leurs bouteilles des étiquettes d’orientation, notant par indices, de sec à moelleux, les caractéristiques gustatives de leur production. Le terroir est tellement confusant, que l’INAO pourrait rendre l’indication de 4 catégories (sec, demi sec, moelleux, doux) obligatoire.
Pour les fêtes, puisez jusqu’à plus soif dans ce terroir pour des accords mets et vins d’Alsace . Que l’on soit poisson ou viande, asiat ou épicé, sucre ou fromage, on trouve de belles résonances dans l’est français à des prix plus que raisonnables. « L’Alsace est un eldorado à des prix ras les pâquerettes », assure l’un des ses vigoureux représentants d’Orschwihr, Frederic Schmitt. Enfin bonne nouvelle, le vin d’Alsace ne se boit plus dans des verres verts à pied rond. La jeune génération est bien décidée à passer le plus vite possible au pilon ces vestiges de vaisselier ultra ringards initialement destinés à donner un peu de couleur aux vins et aujourd’hui chéris par les seuls touristes. A l’instar des bols bretons avec son nom, ces verres sont « néfastes à la qualité « . Opération buldozer en vue donc de sorte que le verre vert d’Alsace promet-on, ne devienne plus qu’un souvenir.