Retour aux Arlots, encore et encore
C’est déjà le bistrot de l’automne mais ca va être le bistrot de l’année! Les Arlots sont comme Obélix et la potion magique: on tombe dedans une fois et on a tout le temps envie d’y replonger. Sans doute parce que Thomas Brachet ne cesse de barrer son tableau noir pour y remettre de nouveaux plats. Mais certainement parce que dans ce monde de brutes, on n’a en ce moment qu’une envie : se faire chouchouter par des bestioles à plume, caresser par des jus attentionnés, prendre par des mijotés, saisir par les tripes et se laisser séduire par les sauces. Des terrines de col vert et perdreau (10€), du râble de lapin farci (21€), de la tripe à la tomates (19€), de la tarte au chocolat (9€), voilà ce qu’il nous faut! Ce genre d’assiettes de palourdes pleines de crème que le chef apporte lui même pour appâter le palais et dont on lècherait volontiers la sauce si la guerre des croûtons n’avait pas déjà rasé le terrain. Loin de l’anti glu/gras/groin, actuel, ici bien au contraire, ça vous envoie franchement de la cuisine en fonte! Aux Arlots, rien de timide. On veut être gros et manger gras. Avec le talent du raffinement d’une mousseline de charlottes rien que pour la saucisse purée (18€). Thomas fait sa propre saucisserie: pas grasse, gouteuse, terrible ! Et quand il veut vraiment faire le gros bonhomme à voix grave, il suggère à « chérie », aka Laetitia Visse, de lancer des entrées toutes en douceur ou des pavlova aux agrumes et menthe. Ils sont deux effectivement dans cette petite cuisine ouverte sur cours qui joue facilement de la techno. Mademoiselle, qui a fait les ouvertures de Bachaumont et du Fish Club, fait aussi du gros boulot et risque le kidnapping pour sa recette de tarte au chocolat « qui déchire » (avait prévenu le chef) . Reste à citer derrière le bar le grand Tristan Renoux, qui après un passage au Siffleur de Ballons a rempli les Arlots d’une belle cave 100% nature.
J’étais venue aux Arlots mijaurée, pour la soupe corse de maman Brachet, j’y suis revenue pour taper sérieusement dans la carte, j’y retournerai pour tout cela en même temps, les sens prêts à subir ce jovial traitement de saveurs.