Revoilà Pierre Giannetti
On a rarement vu mercato de chefs aussi discret… Comme annoncé la semaine dernière, le jeu des chaises cuisinières vient d’avoir lieu entre la Villa Méditerranée et le restaurant Péron. Ce dernier a exfiltré Xavier Zapata et Pierre Giannetti s’est infiltré dans les sous-sols de la Villa Méditerranée. C’est bien le mot. Car au passe, point de Pierre. Mais un sous chef exécutif en charge du dernier montage des plats arrivés des cuisines sous-terraines. N’espérez donc pas croiser ce pion manquant de la cuisine marseillaise. Il faut se contenter de sa carte.
Et c’est un jeu amusant que de lire les intitulés d’une personnalité que l’on connait, d’essayer d’y décrypter sa patte, sans savoir ce qui vient de lui ou de quelqu’un d’autre. Le questionnement colle finalement à l’énigme de ce restaurant de la Villa Méditerranée. Un des plus beau spots marseillais, piéton, avec terrasse et vue sur mer, à flan de Méditerranée, face au Mucem et qui pourrait finir en casino…. La salle est claire, vitrée sur mer, jolie, immense et vide! On y voit un chef (un seul) s’agiter comme un infirmier et présenter des plats pas toujours très chauds qui déboulent comme par miracle. Peu importe, on aime ce lieu, on aime Giannetti alors on y va.
Y aura-t-il ses fameuses cocottes de gnocchi sardes? Ces desserts de cuisinier à multiples entrées, va-t-on les retrouver? Que neni! Quand le chef tourne une page, il ne faut pas essayer de relire celles passées. Ici, la carte est nettement ouverte vers le sud du sud. Salade de haricots verts, pesto, mozza, brousse du Rove & anchois + olives / salade romaine, légumes confits, Parme et parmesan (16€) / confit de joue de boeuf au figatelli / onglet rôti, pommes de terre et mélet de Martigues (si on les plats parlent de Martigues, c’est que Pierre est en cuisine!). On choisit l’aubergine rôtie, bonite fumée, framboises écrasées et pickles d’oignons (8€). Bonne pioche : bon poisson avec les bons pickles et des éléments qui se rencontrent en harmonie. Puis le couscous de daurade (17€) à la semoule d’orge, légumes à l’orange et harissa maison (on veut la recette!). Rajoutez deux boulettes et le plat est excellent, mélange de saveurs raffinées, loin du couscous de quartier. La faim ne nous emmène pas jusqu’à la tarte au citron (6€) ou le Paris-Brest (5€). On avait quand même envie d’un genre de sablé, sorbet et confit de quelque chose, un petit grain de sel dans un menu consensuel, un poil cher, mais visiblement les autorités s’aspirent pas à remplir ce café des Méditerranées.