Le steak vu par Akrame
Avant, quand on avait envie d’un gros steak, on allait au Louchebem. Maintenant, on va chez Benjamin et si on ne veut pas cuisiner, on va chez Akrame. Dans la catégorie steak revolution, Akrame Benallal a pensé le restau viandard nouvelle génération. Vivanda, c’est l’endroit astucieux où l’on peut manger jusqu’à 14h30 avec une jeune team qui vous grille la couenne avec le sourire et un logo maison brodé en or dans le dos. On s’assied sur de belles banquettes en vache et on mange sur des billots ronds, avec le couteau (massif!) planté en bout de table. Carte à jouer intelligente : on fabrique son menu (35€) en piochant une des 4 entrées (soupe de pommes de terre, haddock/oeuf mollet mayo parfum de sous bois, etc), un choix de viande qui va de la basse cour au pré en passant par la marre à canard. Rouge, blanche, grasse ou maigre, on tape dans toutes les bêtes et toutes les races (cochon ibérique, boeuf anglais, volaille jaune). A côté, c’est patate. Mais quelle patate: dauphine, sautée, en gratin, en purée. Les gros cubes de sautées sont passés dans la graisse de canard et le beurre et leur moelleux-croustillant est fabuleux. Les dauphines, espèce en perdition, sont parmi les meilleures que j’ai pu manger. Quand au persillé de Black Angus, demandé bleu, arrivé bleu (c’est rare le respect des cuissons), est tendre et parfaitement persillé! Jusqu’aux desserts, les codes ont été repensés. La mousse au chocolat, un nuage chocolaté sur des poires confites et une glace au laurier, est servie chaude, dans un grand bol en bois d’olivier qui conclut ce repas à la ferme urbaine. Menu à 35€, 34€ si on zappe les entrées… La formule sans logique (et avec carafe d’eau imposée Fresh payante) incite donc à coller, sans se poser de question, à la volonté maison d’un déjeuner qui risque de vous clouer au cuir. On repart reboosté de cette maison d’hommes parfumée au bon gras mais, précise-t-on aux délicats sur la note, « une cuisine sans odeur est une cuisine sans saveur« . Akrame aime avoir réponse à tout…