Pas de recette pour vendredi 13
Faut-il écrire ce matin ma petite recette du dimanche ? Comme d’habitude, j’aurais aimé vous parler du cake de ma grand-mère, celui qu’elle faisait aux fruits confits et qui a forgé mon appétit de la vie. Ces douceurs qui rassurent. Une recette de bombe oui, peut-être … Mais la cuisine me semble bien futile ce matin où même notre plaisir de boire et manger est fusillé ! Ma plume et mon couteau pour seules armes me paraissent tellement dérisoires face aux boulons et aux bombonnes de gaz. On nous invite à ne pas se laisser avoir pas ces illuminés, à reprendre une vie normale. Mais nous n’avons pas éteint la télévision. Je travaillais avec notre ami Jules à un nouveau Bataclan Café. Je sors rue de Charonne, j’habitais av Parmentier. Toute notre petite cuisine me paraît bien légère, nos roses et nos bougies bien futiles face à un embrigadement planétaire réfléchi. Oui j’ai peur. Demain je prendrai le train avec la peur de cette folie. Si je suis à terre, que ferais-je avec un gros doigt levé. Fuck you ??? Nos petits nous regardent pleurer sans comprendre. J’aimerais emmener Lilou et les enfants de Marseille au musée, expliquer à ceux qui pensent que la culture c’est chiant, pourquoi le Bataclan… Mais les musées sont fermés. A midi, Marseille sonnera le glas. C’est bien la première fois que l’église me touchera.