On pourrait de laisse prendre au jeu du Superclub. Croire que Adrien se prononce Adrian et que Ferrand, c’est un peu comme Ferran.. Adria, Adrien, etc. On ne sait plus trop où on est en mettant les pieds sous cette Table Ronde qui a déjà fait passer quelque 70 hôtes sur sa plancha Gagueneau. Se laisser tromper par la déco maïs et pumpkins, ces beignets de crabe mou et ses cioppino relevés au piment mexicain. Après tout, Adrien revient bel et bien d’un mois aux States. Une belle rencontre avec David Kinch et 30 jours de bain au bourbon plus tard, le voilà dans le Marais. Et du coup, sa côte de veau caramélisée façon ribs, nous laisse croire croire à un américain à Paris. Manger du maïs jusqu’à ses feuilles et ses poils, sucer de la glace aux pumpkins et croquer des pop corn au caramel, ça n’est ni frenchy ni d’ailleurs. C’est du Adrien. A y regarder de près, on sent pourtant une influence bien française à la Ledeuil là dessous. Avant de filer Outre Atlantique, le tout jeune Adrien (23 ans!) fricotait avec le KGB. Du coup sa cuisine est toute punchy d’acidités très maîtrisées et de violences acidulées. On vous flatte avec des céréales cinnamon yaourt puis on vous nettoie le palais avec un assortiment clémentine et poudre d’herbes. Les jeux de textures swinguent du liquide (jus de pastèque , cranberries, ginger et huile d’olive) au solide anguille, réglisse, noisette. Un bel exercice dans l’assiette et dans la cuisine où le jeune homme se démène avec une parfaite maitrise des gestes et de l’organisation. Un sacré boulot pour 19 couverts qui, confie-t-il, lui donnent un réel bonheur. Adrien va continuer à voyager, avant de revenir sans doute un jour, ouvrir sa propre popote. il faudra être là. D’ici là, le midi, menu petit Adrien coleslaw thaï, tortilla crabe/yuzu et pumpkins cake, corn et clémentine. A 19€, vous trouverez pas mieux dans le Far West parisien.