Les Buvards: l’adresse nature
Tandis que les médias font leur mea culpa sur une photo, je fais le mien sur les Buvards. Comme quelques autres, cet incontournable marseillais ne figure toujours pas dans mon répertoire, et ça n’est pas faute de le fréquenter… Heureusement, ma cantine à boire vient de rentrer de vacances et on va pouvoir reprendre une activité normale. Des Pink Bulles qui font glisser toutes seules une journée de boulot. Un minuit andouillette pleine de AA qui a fait un Troyes-Marseille, une planche de cecina à toute heure. On vous balance un avis de rognons sur facebook et vous rappliquez tout simplement. Car ici, tout est nature, les tauliers, Laeti et Fred, comme leurs bouteilles. Il se pourrait bien qu’on vous refuse un verre si vous réclamez du Bordeaux ou vous revendiquez d’un bord trop extrême, mais pour les autres, c’est open bar. Un des seuls bar marseillais où coule Pfifferling et où le Beaujo se fête avec Lapierre. Ce spot à Anglore est une niche à flacons sans soufre. Ici on Piège à Filles, on est Fidèle, c’est un Prieuré Roch, une adresse qui fait, wizzz, Zangs, pop. La maison est radicale sur la question, mais instructive. Et ceux qui veulent se noyer dans le rhum ou le jus de poire y trouvent aussi leur plaisir. Pour l’assiette, une petite table qui a pour seule ambition une salamandre et une machine à jambon manuelle mais du sel de Maldon en saut et une panoplie de vinaigres de Banyuls de Port-Vendres. Les Buvards sortent à la volée de délicieux boudins bien grillés, sert de gourmandes terrines de maman et slice de bons fromages d’Auvergne. Le tartare au couteau de Fred aux « ptates » sautées est de ceux qui vous rendent un végétarien carnivore. Et quand les frigos sont vides, les Buvards font tourner l’ouvre boite et le tire bouchon, et la nuit s’avance, rassurante.