Maison & royaume de la chantilly
Ca y est, Paris se la joue Marseille! Non seulement, il se met à faire chaud comme au bord de la Grande Bleue mais en plus la capitale se met à copier notre chantilly! A Marseille, de la crème fouettée on en trouve partout: dans les pâtisserie, les épiceries, les crèmeries. Le dimanche, on se tape de s »merveilles (chouquettes) fraichement farcie de crème mousseuse. C’est assez mortel. Mais à Paris, pas de chantilly! Enfin, ça c’était avant. Avant que le mono produit déferle sur la capitale. Différence entre Paris et Marseille? A Marseille, on dresse des Royaumes à la Chantilly; à Paris, on n’offre qu’une Maison! Mais c’est la première… A Marseille, on en a un peu partout de la « chantille » comme dit ma fille. A Paris, un seul spot : la rue Cler. La Maison de la Chantilly vient d’ouvrir pour fouetter les parisiens en pleine canicule. Cette boutique spécialisée dans la crème blanche montée a ouvert cette semaine. Petit magasin blanc et bleu monomaniaque, la Maison de la Chantilly, montée par deux associés – un ancien informaticien, un ancien de chez Bert’s – la propose toute faite, en gobelets, ou en bouteille, à faire à la maison. Montée minute, fouettée mécaniquement, sans gaz parce qu’au siphon, ça fait 3,5 fois plus de crème mais ça tient moins bien (plus les bulles d’air sont petites, mieux ça tient). Et aussi les grands classiques à la chantilly: pavlova, choux (1,5€), cornets, fontainebleaux (3,5€). Les choux sont cuits sur place plusieurs fois par jour, les cornets sont en pâte à tuile (un peu épaisse à mon goût). A terme les fruits des pavlova changeront avec les saisons et les chantilly ne sucreront plus les fraises mais saleront les sandwichs. Car la crème fouettée se mange salée comme sucrée.
Ici ni mascarpone , ni gélatine, ni chocolat blanc, pas comme chez Adam, Conticini et consors. La Maison de la chantilly fait de la chantilly avec de la crème et du sucre, c’est tout, comme défini légalement. Car la chantilly est gérée par un texte de loi qui exige une crème à un minimum de 30% de matières grasses et du sucre. Tout autre élément la fait tomber dans la crème « fouettée » et plus « chantilly ». Ici, on parle aussi de crème fraîche et non UHT. Une crème brute arrivant une fois par semaine du Cantal, issue d’un lait (10l pour 1l de crème) sélectionné de vaches qui à terme, devraient être élevées à l’herbe, embouteillée sur place à chaud, sucrée et pasteurisée. Ce qui explique qu’on la paye 4 fois plus (12€/l) qu’un litre de crème UHT…Mais aussi un résultat agréable : une crème au goût de crème, légère et qui ne laisse pas de trace de gras au palais, peu sucrée. Et en plus, c’est chantilly garantie! Robot de tout s’occupe ou fouet manuel, qu’il fasse 39° ou 42, que le cul de poule soit tiède et que vous soyez sous les pots de votre self tanning, « inratable » assure le roi de la chantilly.