Vous étiez Sauvage hier, serez-vous Brutal aujourd’hui? Un peu de brutalité dans ce monde culinaire de douceurs, ca fait du bien. Akrame se trompe rarement en la matière. Dans sa cave de la rue Lauriston, ce chef brutal nous malmène à coup de charcuteries d’Eric Ospital, de vins de Plageoles et de fromages de le Meunier. Y’a pire comme maltraitance. A quelques mètres de là, Akrame fait de la grande cuisine. Alors ici, c’est sa petite niche de liberté où rien de formel ne se joue dans l’assiette à coup de techno dans les oreilles. Sur un comptoir ouvert, le produit est juste là, devant nous, « il y a une vraie transparence ». Alors on défonce le conté affiné avec un grand couteau de pirate et on boit comme dans une taverne. Soudain, on redevient un peu Visiteurs en pause dej dans le 16è. « Cuisiner ne doit pas être au service de l’esthétisme mais du goût », rappelle le chef, « la vérité est dans le palais ».

« Un peu de fromage et de pain et la vie est faite« , voilà sa philosophie. Comme Grébaut et Inaki, Akrame a donc désormais lui aussi sa cave. L’expérience totale vue par les chefs, l’éclatement du portefeuille pour les clients. Brut c’est l’ADN d’Akrame, sa sélection à lui, les mêmes produits qu’il cuisine, que l’on peut goûter sans qu’il n’intervienne, voire emporter chez soi. Comme il ne peut s’en empêcher, il touche quand même au brie pour le farcir de truffes et dégomme avec un flan promis comme « un très bon flan ». »Dans ce type d’endroits, on parle de vins, de la terre. C’est ça qui est intéressant! Brut ça n’est pas qu’une cave à fromages et vins, mais un lieu à se laisser vivre« . Rajoutez une pointe de transmission qui manque un peu dans le service et l’expérience sera… originelle.