Le Bonheur est dans l’assiette

le-bonheur-est-dans-l-assiette-arte-gauthierLa cuisine c’est que du bonheur, c’est bien connu. Demandez à ma mère ce qu’elle en pense….Heureusement, à écouter ces gars là, on en est bel et bien persuadés. Non pas qu’ils soient rayonnants de joie, travaillés par un remue méninges perpétuel, mais leur foi en ce métier semble indéfectible. Le Bonheur est dans l’assiette (saison 2) trace dix petits portraits rapides (26 mn) et efficaces de cuisiniers de la jeune génération choisis du Pas de Calais à la Suède en passant la Pologne. Tous ont en commun une passion, une maison, une famille, un territoire. On brosse leur univers en moins d’une demi heure. Tantôt chez leurs fournisseurs, tantôt en pleine nature, souvent aux fourneaux. Pour tous, un rapport fort à la nature: « ces zones d’humilité, une respiration, une quête« , décrit tout simplement Alexandre Gauthier. Un lien fort avec les racines. La famille d’abord – un père au marché, une mère au jardin. Ils sont en apparence figés dans leur histoire, mais apparaissent vite comme libres. Ils sont les vrais affranchis de la cuisine contemporaine! Enracinés, ils le sont pourtant aussi sur leur terre. Le travail du produit est pour eux essentiel. « Cuire un cèleri pendant 8h au BBQ« , pour le suédois Daniel Berlin, c’est « parler d’une tradition culinaire pour illustrer notre histoire« . Perdus au milieu des campagnes, ils sont les vrais militants du locavore - »je voulais me rapprocher des petits producteurs et de ce que j’avais envie de faire« , raconte Berlin. Le bonheur de l’assiette, c’est pour eux le produit simple, brut, quasi cru, trouvé au km zéro autour du restau et à peine transformé  – un homard fumé par un buisson de genévrier, une coque dans un petit pain, un tartare de cerf chassé quelques jours avant.

Le Bonheur démarre ce soir avec Alexandre Gauthier. Alexandre à la pêche au crabe, Alexandre à la ferme, Alexandre fait des fagots … Pour qui connait le chef de la Grenouillère, pas grand chose de neuf. Mais au fil des minutes, le jeune excellent installe son univers; peu rassuré par la caméra, même s’il ne trouve pas de coques, il finit par sourire, trouver des mots forts et faire passer sa personnalité. Comme les autres, on le suit du petit matin jusque tard dans la nuit, bien avant le service jusque tout de suite après, à l’heure où la tension retombe enfin. A la 21è minute, les chefs se relâchent et puisent au fond d’eux les derniers mots les plus émotifs. Fatigués, voilà leur vraie sensibilité. Dehors, encore en tablier, Gauthier conclue dans la nuit. « Après un repas, je suis tout nu. Quand tu manges à la Grenouillère, c’est moi que tu manges« .

Le Bonheur est dans l’assiette. Du 13 au 24 octobre, 17h45 (puis en replay). Ce soir, Alexandre Gauthier. Portrait signé de la journaliste Camille Labro. Avec pour chaque chef, une recette sur le site.

 

 

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