Paris Pop up : last call
Paris est magique… Elle gagne au foot, remplit ses hôtels avec un salon de pépéttes autour de 4 roues et un moteur et se permet un mois de septembre digne d’un mois d’août. Des bistrots ouvrent tous les jours et des bars à cocktails éclosent à chaque coin de rue. Des restaus en tout genre dynamitent la capitale . Cette semaine, le Paris Popup a mis une grande claque aux palaces et autres étoilés en perdition. L’e génération de la gastronomie est bien en marche. Terminés les problèmes de rachat de fonds, d’attachés de presse et d’ouverture. Tu investis un lieu déjà prêt (l’ex Combustibles devenu bar rock), tu twitt, ça buzz et c’est parti. « Manger, soif », on va à l’essentiel. Le nouveau restau c’est du hipster, de l’éphémère et des résas sur facebook: une team ultra jeune issue d’un restau à buzz (Laure Vidal, ex sommelière et Harry Cummins, son chéri anglais, second du Frenchie), une cuisine hyper péchue, un bon bartender (Michael Mas du Mary Celeste), des quilles name dropées (Cazottes, Breton, Zangs, Deck & Donohue à la bière autour de 30€), des potes au service et des potes en salle (tatou, filles et barbes à chaque table). Tu ajoutes à ça, zéro communication : justes quelques affiches mais des réseaux sociaux chauds bouillants avec un bon taux d’étrangers sur le coup. Hier soir, l’entrée du Pop Up ressemblait à l’arrière cuisine de Twitter qui envoyait en un soir et trois gros services un nombre de couverts que d’autres peinent à faire en une semaine.
Au bar, mise en bouche avec des cocktails d’agave, olive, sauge, velvet falermnum ou tequila. A la carte, huit petits plats comme tout le monde en ce moment : des tapas ingénus taille Clamato à faire circuler entre toute la table entre 10 et 12€. Après un peu d’attente dans le brouhaha du Paris qui aime manger, ils arrivent en pétarade à la queuleuleu. Un veau aux anchois rosé, du thon blanc moelleux au miso, un succulent petit tartare de veau aux poireaux noircis, une petite seiche à l’encre et ail noir avec des minis choux fleur crus. On revient sans cesse, comme une ponctuation aux guindillas, petits poivrons verts allongés comme des piments, juste grillés. Ca se termine par une demi tête de cochon (20€) à laquelle les hipsters font un sort comme des vautours sur un yak. Cuissons précises, création permanente et vivacité d’esprit culinaire. C’est une cuisine mordante et vindicative qui voyage sans cesse entre l’Espagne (les deux zozios se sont payés un petit passage chez Celler de Can Roca à Gérone, avant de voyager de Montréal à Kyoto), les US et le Japon avec une énergie très new-yorksaise. Le Paris Popup commence sa route à Paris avant de devenir le Paris-Tobyo Popup, le Paris New-York Popup, etc. Last call pour ce Paris Popup ce soir. La caravane passe. Les souvenirs restent.