Cet été, Italie encore! Et encore, encore….. Après la Toscane l’an dernier et la Sicile encore avant, direction les Cinque Terre, ces 5 villages colorés accrochés à flanc de coteaux en bord de mer, entre Gènes et Porto Venere. Six bonnes heures de route de Marseille et le paradis ardu sur terre! Question bouffe, la Ligurie m’a rendue dingue! La balance et le palais en ont pris un sacré coup. Avant de vous lancer dans les Cinque Terra, songeons d’ores et déjà à la pause gastronomique. Stop gamberoni/ravioli à la frontière obligatoire. Parce qu’à 1h de Nice, savez-vous que l’on se baigne en Gucci après avoir mangé les meilleurs snacks de plage que je connaisse? Bordighera, c’est un peu le Cabourg des Italiens. Sur les plages privées, les filles ont des sacs de plage assortis à leur pagne, les ados se draguent à coup de cornetto tandis que les parents s’attablent pour des heures. Descendez voir le spectacle de l’Italie estivale sous le Piccolo Lido. Si Mr Hulot avait été italien, c’est ici qu’il aurait passé ses vacances. A la table du Romolo Mare, on tape dans la liste des vins nature. Un blanc qui rassurerait par son étiquette tous les inquiets de ces vins non traités. Nombre de bouteilles, méthode de production, lieu, rendement à l’ha, l’Italie a pris quelques longueurs d’avance…

On se contente ce midi de deux plats. Mais non des moindres: à quelques kilomètres de San Remo, « gamberoni crudo » obligatoires + une assiette d’anchois maison. Je crois que je n’ai jamais mangé autant d’anchois. La Ligurie en est farcie et les met à toutes les sauces: à l’huile, frits, en beignets, au vinaigre, crus, cuits, farcis (à la pomme de terre). Et le Romolo, à la sauce tomate. Et quelle sauce….! Sauce Bordighera. Une assiette remplie d’anchois en éventail recouverts tout simplement de tomate bien compotée. On détache les arrêtes et se révèle alors un poisson extrêmement doux et fin. Côté gamberoni, c’est plus féroce. Très belles bêtes crues avec queue et tête, crâne rempli de couleurs écarlates démentes à manger de haut en bas. Les entrailles cérébrales des gamberoni sont violettes, oranges, c’est à ça qu’on les reconnaît les san remoises… C’est un peu fort, beaucoup moins que des violets, mais un genre de nourriture brute et d’une finesse extrême tout en même temps.

Voilà, c’est fini pour ce 1er midi en Italie. Parce que je remets ça ce soir. Direction Pigna, pif paf mare e monti. A 20mn de Bordighera, l’auberge où Alain Ducasse vient manger ses raviolis. A suivre…