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AM, le restaurant Alexandre Mazzia ouvre le 17 juin, mardi prochain! Les cartes de visite sont prêtes: cuivre (comme les poêles) sur fond gris ardoise (comme celle du restau). Un rond autour du A comme le coucher de soleil de la Pointe Noire de son enfance (17 ans d’Afrique, ce qui nous fait un autre point commun). C’est chic, simple et élégant, à l’image de ce qui va nous arriver.

« Je veux nourrir l’oeil »    Alexandre Mazzia enfin dans ses murs et « ca c’est bonnard« . 22 couverts dans le 8è qui promettent du beau gastro. Alexandre a mis du costaud dans les murs et du name droping qui devrait assurer le meilleur: coffrage en béton de 10 m de long à la Tadao And0 (du béton « qui me suit depuis longtemps, comme au Corbusier, son dernier lieu, ), tables et chaises Jérôme Dumetz (le marseillais Audi Talents Awards du moment que l’on vient de voir au Palais de Tokyo et au Mamo), maitrise d’ouvrage Stephane Reynaud (l’architecte avec Mathieu Poitevin de  la Tour Panorama la Friche de la Belle de mai). Son père était marchand de bois alors Alexandre a mis du bois partout: meuble central en bois de 135 ans d’âge signé de l’ébéniste local Sébastien Mazzoni, tables en vieux chêne (donc pas de nappage. « Ras le bol de tous ces trucs masturbatoires« ), chaises avec cordes de bateau. Le lieu veut rendre hommage à la main de l’homme et à l’artisan. »C’est simple mais singulier« , dit-il, c’est chaleureux, « l’anti scandinave« . Le chef a mis la même minutie dans les détails que dans sa cuisine.

« Pas de bruit de crapauds en salle »   Alors la cuisine entre dans la salle. »Ca n’est pas un théâtre« ! Tout le contraire de ce qu’affirmait le grand Maximin. C’est un lieu organique. On mangera et la lumière tombera. Alexandre Mazzia dressera en salle. La vaisselle, chinée, ne fait pas de bruit. Juste un peu de poterie, sur un plat, pour que « la salle chante » toute ensemble, mais sinon « pas de bruit de crapauds en salle« . Les couverts sont en métal brossés pour le « toucher ». Le menu, unique. On choisit par prix: 35-49 et 69-87 le soir. « Après je fais ce que je veux« . Des plats crées à base « de souvenirs, d’histoires, de remarques« . Mazzia a fréquenté Hermé, Passard, Bras, Gagnaire et on dirait bien qu’il a entre autres gardé de ces grands une belle détermination. Lors de ma rencontre lundi avec le designer Christian Ghion, celui-ci lui a trouvé bien « des points communs » avec le chef du Gaya (que Ghion a aménagé).

« Une démarche créative »     On a bien compris: si Alexandre Mazzia est chez lui, c’est pas pour qu’on vienne le faire chier. Parti, à raison, du Corbu fâché (j’étais la 1ère à l’inciter à s’installer), il s’est assagi par le voyage, nourri par les rencontres, rassuré par le temps. AM sera un lieu ouvert, transversal, où designers, artistes, architectes, potiers, chefs devront venir travailler avec lui sur l’iode, l’aigre doux, etc. Pas encore ouvert, Alexandre Mazzia a déjà pensé son programme d’automne. On l’attend. Impatience de découvrir le vrai Mazzia!