Non non non, Table de Bruno Verjus n’est pas entrée hier dans les world’s 50 best… Mais par contre elle est sans conteste le n°1 des 50 best de la rue de Prague. Et on pourrait élargir sans risque le périmètre à l’ensemble du 12è ardt… Sa Table est un véritable cabinet de dégustation. On en ressort ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. Après y avoir goûté des mets très simples, précis et de goût. Enfin une table de produits, et un tout petit peu du reste : simplicité de provenances surchoisies depuis des années, communiquées en grande partie dans son blog qui nous interroge quotidiennement sur le mode: « connaissez-vous » la volaille comme si, le fromage comme ça? Et ça rate pas: ben non, on connait pas!

Alors, secondé par un japonais (Massa) passé par l’Ami Jean, le blogueur Verjus prend un malin plaisir à se caler devant les fourneaux. En toute quiétude. Cuisine sans stress, plancha sans fumée (papier sulfu sous les poissons les ptits cocos), commandes calmes, hotte sans bruit, menu sans détour, cuisinier avec verre de vin, service cahin caha (oui, oui je sais, madame la serveuse, ce que c’est que le beaufort. Non, pas tout à fait « un conté » …), assiettes limpides. On avance dans la carte (6 propositions) de cette Table avec une quiétude bienfaitrice. A la découverte d’assiettes bien menées.

Juste une poêlée de morilles au vin jaune (oui, 52€… C’est très cher; mais de toutes façons y’en a plus) mais des morilles de l’espace qui tuent sa race, taille XXXlll, le genre de champi pi dignes des hallu de Milou. D’habitude c’est tout sec tout petit, là on a 15 fois le temps de goûter au vrai goût de ce qu’on se dit que doit être la morille. Pareil sur le poisson : gros pavé de maigre, petites betteraves et maxi purée ail des ours (32€). Ni sel ni sucre, ou quasi. Démerde toi à retrouver le goût brut, comme tout défenseur de produits. Ca manque un peu quand même sur la glace vanille aux 3 vanilles (Bourbon, Mada, Tahiti) dont Verjus vous vantera les mérites mais dont je vois tairais la vertu. La glace est exquise, et ayant vécu quelques belles années à Madagascar, on y retrouve le gout du bâton que je suçais comme un réglisse ; mais l’ananas manque sérieusement d’intérêt…

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Donc oui c’est cher, très cher (65€/tête un midi). Table, c’est simplement le prix du luxe. Fais moi mal Verjus Verjus Verjus, envoie moi au ciel, j’aime la cuisine qui fait boum. Bruno s’en fout: c’est la Table anti blogueurs, dit-il! Il faut juste regretter l’absurdité d’un monde où un poulet qui a du goût et de la fermeté est hors d’accès du caddy lamdda… En attendant, profitez-en: Bruno Verjus promet de tenir les fourneaux jusqu’en juin, avant de passer la main à ses équipes et de chercher de nouveaux lieux, pour de nouvelles Table.

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