Marseille: la mort du gastro, l’espoir du bistrot
Michel Portos a quitté Bordeaux, laissé ses deux étoiles pour un grand bistrot et un retour dans sa ville natale: Marseille. Ouvert depuis une semaine, son Malthazar cartonne tous les midis. 22€ entrée plat dessert signé d’un gastro, la formule s’arrche. A tel point qu’à midi, y’avait plus le veau du menu, remplacé par un joli filet de boeuf servi (d’office! Ca c’est des partis pris comme je les aime) saignant mais un peu crouteux sur une purée et des oignons rouges juste cuits, un peu acides. Pas mal le tout. Au dessert plus de millefeuille non plus. Bref, Portos débordé par une clientèle en cravate (on est dans le quartiers des avocats) d’affairistes un peu pressés mais bons mangeurs quand même.
Cadre sympa d’une brasserie à la Chartier comme on en manque du côté du Vieux Port. Pas mal donc pas mal mais… Portos a perdu quelques kilos, oublié la moto et ronge son frein sur un service à l’ouest et une cuisine de bistrot qu’il veut affiner. Car oui, passer du gastro au bistrot, c’est l’évidence mais il faut trouver son style. Simplifier, envoyer, formuler, penser un menu à 22 quand l’entrée était à 30, pas si simple. A quelques rues, Christian Ernst (le Moment) se morfond lui aussi de sa désuette formule à étoiles. « La clientèle est moins prête à payer un environnement coûteux. On est considéré comme un restau de sortie« .
Pourtant, le choix est le bon. David Zuddas, à Dijon, qui a sauté le pas il y a plusieurs années, tape ses 180 couverts jours. Laurent Petit(2** à Annecy), en a déjà ouvert 2. Les Dauphins d’Inaki est une p… de réussite. Bref, tandis que le gastro se morfond, le bistrot fonce!
Le Malthazar
19, rue Fortia .13006 | Dej à 22€ | 04 91 33 42 46