Le plat qui change tout : homard aux fraises du Repaire de Cartouche
Parfois – c’est assez rare, parole de critique! – on tombe au restaurant sur le plat qui change tout ! la 1ère bouchée qui fait tilt, la 2è qui vous fait instantanément tomber amoureuse du moment et la dernière qui vous forge le souvenir. Le plat qui change tout c’est celui qui fait qu’une table devient instantanément particulière.
Ce plat qui change tout, c’était au Repaire de Cartouche. Le Repaire des mangeurs qui rigolent pas avec le sujet, des gars de gibiers et des filles pour qui les quilles sont pas à la vanille! Du lourd quoi. Me voilà donc escortée de sérieux dîneurs. Avant de m’embarquer dans ce Repaire de perdition de la gastronomie, j’ai juste entendu quelqu’un dire: « si ya du homard aux fraises, tu m’appelles et j‘arrive« . Evidemment, je me suis juste dit: homard + fraises = n’importenaoic!!! Mais quand j’ai vu homard aux fraises sur la carte, je me suis souvenue que la dite quelqu’une avait quand même un sacré air gourmand de connaisseuse, du coup j’ai commandé …: « moi ? Ce sera Homard aux fraises. »
Dernier du jour – dommage pour la cops… -, servi alors que tout le monde fumait dehors. J’ai pu me plonger dans l’océan tranquille avant la razzia. Au regard, j’ai encore eu un petit soupir de « quezaco???? » en observant cette grosse queue de homard posée dans trop de sauce entre cocos et gariguettes. Et puis je me suis pris dans le nez une brassée d’effluves marines un poil acidulées et juste derrière, un vent de beurre normand bien fleuri. Et là, j’ai gouté. D’abord le jus, un poil viandard, un max concentré en crustacés. Croque de homard, ferme et nacré des cuissons pointues. Des cocos encore résistants. Mais surtout, cette sensation de brioche: une perception de beurre cuit au four au milieu de la levure qui enveloppe chaque bouchée mais sans l’alourdir parce que salinité, crustacé, acidité. Ca se termine par un petit vif acide de fraises juste là pour la couleur et éviter l’anesthésie du palais au goût de « le homard aux fraises, revenez-y dès que vous pouvez. » ||
Rodolphe Paquin ne m’a rien dit d’autre que « ben non, c’est juste du beurre, bien enrobé et puis voilà. C’est simple.«
Le repaire de Cartouche
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