Septime: l’amour instantané
Septime est l’adresse la plus attendue de ce printemps. Bertrand Grebaut depuis qu’il a quitté l’Agapé et fait son tour du monde, essaie de rester discret mais tout le monde guette ce jeune talent. Ayant suivi le chantier du restau, je n’ai pas laissé beaucoup de temps à Bertrand. J’ai débarqué rue de Charonne, 3 jours après l’ouverture. Verdict : Frenchie, Rino, les Dauphins… on va vous oublier quelques temps.
Septime est un lieu brut chic et confortable, moins convenable que Saturne, plus champêtre urbain que Frenchie. Et surtout plus ouvert. Comme l’esprit du chef. Grebaut a le regard à 360, une vision de graphiste éduqué à Penninghen, un présent d’esthète (Passard?), l’impatience d’un inquiet, la force d’une droiture (Robuchon?) et l’affranchissement de ses pères.
Trois entrées deux plats un dessert annoncés par l’essentiel : veau/fenouil/croutons pour un carpaccio bien moins simple qui se glisse sur un trait d’olives violettes. Cochon noir/arroche/faisselle en une cuisson parfaitement rosée comme je l‘aime désormais. Les acidités contrecarrent le gras, les assaisonnements sont justes, peu de sel, très peu de sucre et l’on retrouve alors tous les gouts bruts. Cuisine franche et droite. Rien n’est gratuit dans cet esthétisme d’apparence. Les assiettes ressemblent à des jardins. Tout est pensé et apprêté sans gratuité. La cuisine de Septime est sincère. On y rentre d’emblée et on n’a pas envie d’en sortir. Les 3 plats terminés, on voudrait déjà revenir. Ca n’est pas un menu pour grandes faim mais pour fin palais || M 21.26€. Soir: 55 €
Ce Septime, en référence au cultissime film avec Louis de Funès, se range d’emblée dans la catégorie Grand Restaurant. Ceux sans tralala mais qui vous font goûter simplement, l’essentiel.