Journées du patrimoine: cuisines le Corbusier
1945: Le Corbusier pose à Marseille la 1ère pierre de la Cité Radieuse. Dans son « unité d’habitation« tout est prévu pour une vie collective saine, familiale et urbaine : rue commerçante, crèche, école maternelle, toit terrasse, piscine, gymnase. A l’extérieur des appartements, des boîtes accueillent les livraisons des commerces du 3è étage. On les ouvre de l’intérieur, à la façon d’un monte plat. Une autre boîte est prévue pour la glace: le frigo n’est pas encore entré dans la grande consommation.
Charlotte Perriand, diplômée des arts déco, s’arrache les cheveux mais passe dix ans à travailler avec l’architecte et c’est elle qui conçoit d’intelligentes petites cuisines ouvertes pour la ménagère active qui reprend plaisir aux fourneaux. Ces « contenants d’une famille » consacrent quelques mètres carrés à la cuisine optimisés au maximum : passe plat, placards en hauteur, plaques électriques, plan de travail en zinc, porte savon et espace éponge incrustés dans la paroi au dessus de l’évier. L’air naturel – un courant d’air est organisé de l’évier à la hotte – chasse les odeurs de cuisine. Aucune place perdue dans ces 4 m2: sur la hotte s’accrochent les casseroles.
Reste aujourd’hui un restaurant, le Ventre de l’architecte, qui a refait surface cette année en maintenant l’esprit du lieu. Mais le problème, c’est que dans son « objet urbain » le Corbusier n’avait pas prévu que 60 ans plus tard, ses appartements s’arracheraient à quelques centaines de milliers d’euros et qu’il faudrait caser dans la cuisinette: le Kitchen Aid, la machine à pain, le micro ondes, le four vapeur, le congel, le four à air pulsé, le frigo 3 portes
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