Lecture d’un sandwich
De bons vieux gros bouquins de cuisine, à la couverture jaunie et écaillée, on en a tous. On les ouvre rarement. Sauf quand on a envie de rigoler entre copains ou replonger dans la cuisine de nos grands mères. Ou encore d’apprendre à faire un plan de table quand on reçoit un ambassadeur ou l’archevêque. C’est dire si ça a le temps de moisir. Mais on y découvre aussi certaines règles élémentaires de savoir vivre : « on laisse suffisemment d’espace entre les convives », ou encore, on aime que « les verres soient en cristal mince». Et quelques idées de menu : si vous recevez le roi d’Angleterre, comme l’Elysée en 1903, servez après une ox tail soup des « salmis de gelinottes au Xérès ». Que ceux qui ont une explication laissent un commentaire…. ! Certes les « considérations générales sur l’art culinaire » que dispensent ces vieux machins ont pris un sacré coup de vieux. Et comme on vidèle (videler : former avec les doigts sur les rebords d’une abaisse une sorte de crête) ou on chiquète (chiqueter : taillader autour d’une pièce de feuilletage avant cuisson) plus guère, les termes culinaires sont carrément out….
A s’y pencher, on découvre pourtant chaque fois de précieux conseils. Ainsi au chapitre potages et soupes : dans un banquet, « il convient de servir deux potages aux choix » ! A la lettre p, pas moins de 15 recettes de poulet, du grand mère au nanette (farci aux champignons !) en passant par le polonaise, cocotte et bonne femme.
J’ai demandé à mon amie Sophie, canadienne de son état, d’ouvrir son Jehane Benoit … et de nous lire la p340 : le b.a.b.a du club sandwich ! Elle en a profité pour me rappeler que nous autres Français, étions nuls en club sandwich !
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